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J’ai beau rassembler tous mes souvenirs,  je ne trouve rien à redire. Et pour autant que je m’obstine à vouloir exhumer quelque pénible remord, je veux me convaincre de ne jamais avoir maltraité ni rien ni personne, ou, si cela fut  le cas, de ne  jamais l’avoir fait à propos.  Bien sûr je suis un sacré menteur à affirmer cela. Je dois bien être le salaud de quelqu’un et ai donc vraisemblablement déjà dû susciter quelques rancœurs.  Je le suis d’ailleurs d’autant plus que comme tant d’autres j’admets difficilement mes erreurs  et finit par toujours les reconnaitre comme les zéros pointés des autres.

 Je fais ainsi preuve de certaines dispoimagesCAIFH6I0sitions que je peine à reconnaître, cultive au jour le jour mes qualités comme mes vices, un ensemble hétéroclite de petites vertus et de terribles travers qui me caractérisent et me rendent un peu plus sympathique et moins hideux qu’une scie sauteuse ou qu’un pot de chambre émaillé. Comme d’autres que je ne connais  pas et ne fréquente donc jamais, il me vient aussi et parfois de soudaines envies de tomber raide mort sur le champ et de renaître aussitôt chat d’agrément ou poisson rouge de bocal. Il me serait alors donné de passer outre une foule de considérations pénibles et superflues dont est faite l’existence du plus grand nombre. On me castrerait certes sans doute si je me réincarnais chat. On me confinerait dans un décor hideux et assez kitch à la Jules Verne si je revenais poisson. On m’affublerait aussi d’un nom ridicule comme Antoine, Zizi ou Sucette, va savoir pourquoi. Avec un peu de chance on ne me gaverait pas de daphnies dès le premier jour sous le falacieux prétexte qu’un poisson rouge qui ouvre sans cesse  la bouche doit forcément être affamé. Au bout de trois jours on aurait sinon raison de moi. On me laisserait plutôt nager en rond  jusqu’à en avoir le tournis et peut-être m’installerait-on sur la télévision pour ne pas me perdre de vue, ou devant une canalisation d’eau chaude parce qu’un poisson rouge c’est plutôt joli quand ça se tortille sur un fond de radiateur blanc.

 Vivre une autre condition de matou choyé, de chat des villes aux allures forts civiles, brossé, nourri et désinfecté, sans  ne plus rendre compte du moindre effort ou du plus petit remords –a t’on jamais entendu un chat se morfondre sur la perte de ses testicules ?- est une autre perspective séduisante. Quoique parfois dégueulasse la pâtée ne manque jamais.Mouton, poulet ou boeuf en daube, ça a toujours le même goût et la même consistance mais présente l’avantage de ne pas trop soliciter les dents et de pouvoir donc être avalé sans mâcher. Et puis il y a encore ces petits extras que l’on gratte, sournois, en catiminie, ou qu’ au contraire on quemande en roucoulant des babouines, en musardant entre les jambes de sa maîtresse qui bien sûr  s´émeut tôt ou tard de notre détresse. Un chat fourbe est ainsi irrésistible. On lui  passe tous ses caprices. Ça tombe à pic ! Ce soir, il y a des miettes de thon et des croutes d’emmental pour améliorer l´ordinaire juste après la météo et avant Belphegor qu’on regardera repus les yeux mi clos sur le meilleur coussin du salon.

Et tout bien considéré je me vois alors plus en chat qu’en poisson rouge. Le greffier est un seigneur, un artiste, un véritable artiste, un enfant de la balle qu’on lui lance sans ne jamais exiger qu’il ne nous la rapporte.  Le poisson à peine un en cas potenciel qui tourne en rond dans l’eau de da propre tinette !

À propos de contingences

alias xaba

Une réponse "

  1. Miaou ! Ronron et petit patapon !

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