Regarde les bateaux danser sur les flots. Comme leur cadence est paisible et gracieuse. Ils fendent l’écume et défient le courant qui sournois veut les pousser au large. Ils se laissent pourtant un temps faire, espiègles. Ils se jouent de cette intention malicieuse. Ils provoquent le vent et l´’écume qu’ils chevauchent comme on le leur a enseigné à l´’école de marine. Et ils vont puis reviennent taquinant l’appel du large qui les pousse têtu au précipice. Car ils savent les bateaux que passés le cap ils seront rendus à peine à eux mêmes et que cette main invisible qui les retient à bon port sera alors impuissante à les protéger. Et ils disparaîtront sur le sextant en degrés minuscules que l´on perdra vite de vue pour ne retenir bientôt que le cri des mouettes restés en deuil et á quai. Regarde les bateaux danser sur les flots. Ils ne sont que le pâle reflet des vagues…