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Peindre à contre temps

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48391836_pJ’y mets les mains et les doigts… j’y mets toute mon énergie…je peins avec mes yeux, avec mon cœur et mon sang, en ne pensant plus à rien sinon à ces couleurs qui me trompent, se confondent et que je dois pourtant séparer. Peindre – comprendas tu? – ce n´est pas arranger les couleurs du temps. C´est les faire apparaître  là où un instant plus tard elles pourraient toutes ne faire qu’une en un gris terne ou un noir profond…

Et c’est alors un mouvement à ne plus en finir… un tourbillon dans lequel je suis pris… une spirale m´aspirant vers le fond et me recrachant aux limbes…un gouffre profond… une onde,  un courant peu commun…  avec ses apogées… avec ses bas… avec ses contres cours magiques. Ils me font bifurquer. Ils me font hésiter. C´est ainsi. Je ne suis  acteur d’aucune histoire magnifique,  petite main de prétendues pages dorées dans lequelles tout serait déjà écrit et définitif…

Non! Il n’y a je crois pas de chemins tracés… rien… nulle part… ni ici,  ni ailleurs, ni en amour, ni en musique. Et moins encore quand il s´agit de gouache, d´huile ou de fusain.

 Je prends donc mes pinceaux, mes ébauches ou encore mes mots, en caresses, pour les enfiler en  perles  lumières.

 Et  les jette au hasard, sèmant à tous vents, pour qu’ils explosent en mille feux kaleïdoscopiques…

Comprendras-tu? Peu importe… Il n’y a en fait rien à comprendre… ]

Les choses vont et viennent. Toi peut-être partiras-tu. Moi sans doute un jour aussi.

 Mon tableau lui restera accroché dans la petite salle du fond.

 Quand on y passera un jour, sans doute m’y trouveras-tu encore.

 A moins que tu toi ne restes aussi et ne me survive,

 A jamais présente…

 A demeure…

 De cette toile que pour toi j´ai peinte…

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alias xaba

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