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Une petite certitude


Me demanderait-on de confirmer, à supposer que cela fut sous le sceau de la plus grande discrétion, d’avoir jamais eu quelque certitude que je serais embarrassé de reconnaître quoique ce soit. Sans doute ai-je déjà eu un jour cette intuition. Avec le temps, c’est une sensation qui semble s’être toutefois fragilisée et m’être devenu étrangère. C´est que le sentiment d’en savoir toujours un peu moins, comme la probabilité qu’aucune réponse puisse jamais être définitive, rendent la question presque incongrue et déplacée. Elle ne se pose plus. Et ne devrait d’ailleurs jamais être posée sauf à vouloir mettre son interlocuteur dans une position difficile. Je ne me souviens pas, en ce qui me concerne, y avoir dernièrement réfléchi. Et tant bien même le doute s’imposerait-il au fil de cette contradiction intime, que je l’évacuerais comme chacun combat la frustration en la reléguant au second plan de son champ de conscience immédiat.

Voilà pourtant qu’au hasard d’une conversation mondaine, l´autre te regarde avec malice. Les yeux pétillants de fourberie, il te pose malgré tout la question en espérant bien qu’elle te confonde et te trouble. Et quand tu l’interroges du regard,  tu perçois son intention comme tu comprends aussitôt qu´il n´attends par ailleurs de toi aucune réponse. Ce à quoi tu réagis illico , en te resservant une copieuse tartine et en affirmant, qu’en toute certitude tu en as la plus ferme de toutes les convictions.

Bien entendu il ne partage pas ton opinion. Mais cela a peu d’importance. D’ailleurs il ne t´écoute pas comme il ne prête attention à aucune de ses propres questions.

Au bordel

Publié le

Au bordel de mes jours, au bordel de mes nuits, ma putain n’est pas à vendre !

On me jette pourtant la pierre !

On m’accuse d’avoir bradé mon âme. On me soupçonne d’avoir cédé aux chants de sirènes un temps lointaines, plus proches aujourd’hui. On me condamne pour ne soit disant ne jamais avoir eu de cœur, pour avoir à peine vibrer au frisson de l’immédiat, du superficiel.

Je serais, dit-on aussi, une sorte de salope. Au mieux serais-je une mère maquerelle s’empiffrant avec cupidité et surveillant son bas de laine toujours troué.

Je serais une de ces fouines au museau hideux, un rapace avide, un oiseau de rapine sans âme et dangereux. Un corbeau, un vautour, un Urubu do Mato ! Je suis la somme de ce qui est d’autant plus détesté  qu’on pointe toujours avec acharnement sur les vices dont on est soi même coupables.

Et l’on me crucifie au Mont des Voleurs avec pour ligne d’horizon, pour seul serment expiatoire la rédemption offerte d’une vigie, au regard assez laid et penché, dont l’oeil unique et triste jauge  le mépris de l’humanité bêlant en troupeau, cette fange qui n’admet pas qu’on piétine l´herbe sur laquelle elle est pourtant vautrée…

Mais si se refuser à compter les jours est de ces tares qu’on ne peut pardonner…

 Croire plus en l’instant qu’en l’heure et moins aux compromis du temps qu’aux gouffres sans fins qui les séparent…

Décider de vivre et ne jamais se résoudre à la mort, à ses échéances, à sa certitude…

Reconnaître  son irrémédiable et son utilité,

Vivre chaque instant, chaque fragile seconde telle une porte unique à pousser sur un jardin parfumé où ne pas se perdre, où croquer la pomme, où bouffer le serpent et baiser aussi la soubrette dans le salon,

Si tout cela permet ne serait qu’un instant d’accéder à l’éternité

J’accepte volontiers, et je m’en tape les côtes tout aussi surement , qu’on me juge et qu’on me condamne!

Que l’on me traite à volonté de crétin, de merde, de vagabond au présent triste et aux lendemains sombres !

Je continuerai à lutiner la vie, à lui filer toute ma paye si honteusement escroquée, si facilement extorquée.

Cette chienne-là, elle au moins, n’est pas hypocrite. Elle est honnête. Elle ne relâche jamais son étreinte avant qu’on ait bien joui ou bien souffert. Elle ne promet rien et moins encore fait la morale.

Mais  ne manque jamais de nous rendre un jour la monnaie de ses charmes qu’on aurait juré pourtant d’avoir au centime acquitté… Au reflux du temps…

xaba