Flux RSS

Archives de Tag: pigeons

Une petite certitude


Me demanderait-on de confirmer, à supposer que cela fut sous le sceau de la plus grande discrétion, d’avoir jamais eu quelque certitude que je serais embarrassé de reconnaître quoique ce soit. Sans doute ai-je déjà eu un jour cette intuition. Avec le temps, c’est une sensation qui semble s’être toutefois fragilisée et m’être devenu étrangère. C´est que le sentiment d’en savoir toujours un peu moins, comme la probabilité qu’aucune réponse puisse jamais être définitive, rendent la question presque incongrue et déplacée. Elle ne se pose plus. Et ne devrait d’ailleurs jamais être posée sauf à vouloir mettre son interlocuteur dans une position difficile. Je ne me souviens pas, en ce qui me concerne, y avoir dernièrement réfléchi. Et tant bien même le doute s’imposerait-il au fil de cette contradiction intime, que je l’évacuerais comme chacun combat la frustration en la reléguant au second plan de son champ de conscience immédiat.

Voilà pourtant qu’au hasard d’une conversation mondaine, l´autre te regarde avec malice. Les yeux pétillants de fourberie, il te pose malgré tout la question en espérant bien qu’elle te confonde et te trouble. Et quand tu l’interroges du regard,  tu perçois son intention comme tu comprends aussitôt qu´il n´attends par ailleurs de toi aucune réponse. Ce à quoi tu réagis illico , en te resservant une copieuse tartine et en affirmant, qu’en toute certitude tu en as la plus ferme de toutes les convictions.

Bien entendu il ne partage pas ton opinion. Mais cela a peu d’importance. D’ailleurs il ne t´écoute pas comme il ne prête attention à aucune de ses propres questions.

Les mots crus…

Publié le

Les mots qui giclent…

Sortent-ils du néant ? D’amours transis de bords de pissotières ?

Ces lignes, je les ai bien arrachées de mon corps. Hagarde, titubante, dans le vulgaire perclus de néons, j’en doute parfois. Je me sens tout juste être une chiure, une trainée, le dernier maillon pourri de la misère, du désespoir. Et je suis un peu aussi cette ordure dans laquelle je donne l’impression de  tant aimer me rouler…

Mon inspiration n’est pas l’enfant avorté  d’une introspection égoïste. Elle ne souffle pas plus avec le vent, sous les portes cochères. Elle ne se cueille pas aux branches des cerisiers stériles qui s’épuisent à ce souffle glaciale, dans le square, de l’autre côté de la place, envahi par les pigeons.

Ce murmure, ce cri presque imperceptibles, sans énergie,  rythme un dialogue entre  la puanteur de l’ instant, une déchirure béante sur le fumier duquel germe pourtant encore un reflexe vital, et le monde… Le monde tel qu’il est… en cette interminable et terrible seconde …. un monde au contact duquel je peux tenter de survivre… j’en oublie même de respirer… À écouter, sourd et profond, ce battement têtu… un sexe qui me laboure…

Pigalle à cul et à cri! Ces mots  inventés, ces mots qui fusent et poissent…

Un sacrifice expiatoire marquant mon repentir… Mon désir de fuir